Promotion pour l'album "Paysans & Paysages" :
série d'images tableaux générées par le travail des paysans.
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série d'images tableaux générées par le travail des paysans.
Promotion pour l'album "cèpe le magnifique" :
album photo de cèpes dans leur milieu naturel, la forêt.
Saint Vivien 2e vendredi de mars, Saint Firmin 2e vendredi d’octobre, deux foires qui se posent en animations phare du Buisson de Cadouin, en Périgord.
L’initiateur, au début des années 1980, en fût Bernard Lucas, alors jeune vétérinaire puis adjoint au maire et finalement maire et conseiller général du Buisson, trop tôt disparu.
De race Salers mère et fille Pantalon en plume pour frimas matinal
(Toute la rue sent bon la gauffre...)
(Quant un maquignon recontre un autre maquignon...) ( Lucien a fait 40 km pour venir revoir les copains...)
Si durant plusieurs décennies ces foires ont rencontré un très grand succès, la profonde mutation du monde agricole les a conduites à un certain essoufflement. Trop de tracasseries administratives, contraintes sanitaires et économiques ont compliqué le déplacement des animaux, devenus rares sur le foirail. Pourtant, les organisateurs s’activent à rebondir, à s’adapter pour conserver ces foires, survivance des coutumes et traditions d’un monde paysan chaleureux et convivial. Les animaux de loisir, chevaux, ânes ont remplacé les bovins. Une remarquable collection de volailles attire l’attention du public et des écoliers venus en visite avec leur maître. L’exposition vente de fleurs et arbustes agrémente l’espace. Mais, l’essentiel demeure le marché forain. La place et la rue principale débordent d’étalages vivants et colorés.
(Les plus beaux paniers...) (Les plus belles citrouilles... )
A la foire on trouve tout ! Des fruits et légumes à foison, viande et poisson, des vêtements, des chaussures, des pantoufles, des outils, du bazar, des paniers…
Les paysans ont délaissé un instant leur activité, les plus anciens la quiétude de leur ferme et savourent la rencontre avec les vieux copains. Et on bavarde, chacun raconte…ses douleurs…la météo (qui perd la boule) et on refait le monde…et on évoque « Tu te rappelle la foire de mars où il neigeait… » Et on prend des nouvelles… « Que devient Machin ?...Et Chose… comment va-t-il à présent ? "
(Le chef Georges prépare le tourrain...) avec chabrol obligatoire...)
A 13 heures la table de « La Corne de bœuf » rassemble les gourmands autour des « haricots couennes » et des grillades. Le tirage de la tombola… Puis le village se vide, le calme est revenu. Mais cette année le comité des foires sort sa botte secrète !
Samedi soir, la salle Albert Castanet n’en est pas revenue…d’accueillir un spectacle de music hall ! Strass, plumes et belles gambettes…Plus de 400 spectateurs sont venus admirer la revue haute en couleur, des « Cosmopolitan Company » de Bergerac.
Publié dans "Réussir le Périgord" du vendredi 21/10/2011
L’abbaye de Cadouin ne se présente plus. Classée patrimoine mondial et site majeur d’Aquitaine, elle attire chaque année de nombreux visiteurs. Pourtant, dans son ombre, discrètement nichée dans la prairie, à l’écart de toute agitation touristique, au cœur du hameau de Salles de Cadouin, somnole une belle endormie. L’église Saint Barthélémy de Salles.
Si l’abbaye demeure un des lieux les plus fréquentés d’Aquitaine, Saint Barthélémy de Salles est son ainée. Survivante parmi les plus anciennes églises construites au cours du XIIe siècle sur le territoire. L’édifice fortifié fut construit entre 1050 et 1095. C’est à la fois un témoignage rare de l’architecture religieuse du Périgord et une racine profonde de notre mémoire. Un héritage de quelques neuf siècles à protéger impérativement, à conserver et transmettre aux générations à venir.
Salles fût, vers l’an 1050, le berceau de l'un des plus célèbres ermites prédicateurs du Sud-ouest médiéval, le Bienheureux Géraud. Après une vie de prêche, Géraud revint en 1115 en forêt de Bessède pour fonder l'abbaye de Cadouin. Béatifié sous le nom de Géraud de Salles, cet enfant de la paroisse de Salles, fut l'objet d'un culte populaire important et sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage majeur durant tout le Moyen-âge.
La petite église Saint Barthélémy fût malheureusement mise en ruine pendant les Guerres de Religion, mais restauréeau XIVe siècle après avoir perdu deux travées voutées de sa nef qui a été rebâtie, sur son emprise initiale. Elle a conservé de l'époque romane du XIIe siècle, son abside semi-circulaire et une partie du mur de la nef avec la naissance des pendentifs d'une coupole.
Dans les registres paroissiaux de Saint Barthelemy, les généalogistes trouvent le témoignage de toute la vie des villages alentours. On y était baptisé, fiancé (1), marié et enterré, que l’on vienne de Cadouin, Molières, Montferrand où Saint Avit Sénieur. Puis Cadouin ayant pris le relais, l’église ne fût plus fréquentée que par les habitants du hameau de Salles, essentiellement pour les sépultures où la Toussaint dans le petit cimetière attenant, toujours d’actualité. Au fil des ans cette église de charme, si elle n’est pas complètement tombée dans l’oubli est tout de même entrée en grande léthargie et s’est dégradée jusqu’à effondrement du mur roman de la nef. Dés 1973, la municipalité projetait pourtant une restauration d’urgence hélas restée sans suite faute de financement.
En 2009 la restauration de ce mur sud jugé dangereux est de nouveau programmée, mais un peu tard car le mur s’est finalement déjà écroulé dans le cimetière, augmentant de coût des travaux. Estimés à 161000€, ils ont été en grande partie subventionnés, mais demeurés une très lourde charge pour le budget communal. La fondation du patrimoine, sollicitée, a manifesté un grand intérêt pour la sauvegarde de cette église simple et épurée, isolée dans un environnement champêtre très préservé. Jugeant sa conservation comme un enjeu premier pour le site, si proche de la prestigieuse abbaye, la fondation a lancé une souscription auprès du public. De généreux donateurs se sont manifestés, tel Daniel Garrigue, député du bergeracois qui a, ici, financé (à hauteur de 5%) la mémoire de ses racines familiales à l’aide de fonds de sa réserve parlementaire. Si une deuxième tranche de travaux est encore à effectuer à budgétiser et financer (la souscription demeure active), le site est sécurisé et la vie paroissiale de retour à Saint Barthélémy de Salles.
La Saint Géraud, en mai, a donné lieu à une messe qui, comme autrefois, a attiré les fidèles des communes environnantes et rempli la petite église. Le samedi 25 juin, ce sera l’effervescence. Les Amis et Pèlerins de Saint Jacques de Compostelle Limousin/Périgord viendront y fêter le 20e anniversaire de leur association. Au programme, messe, buffet froid, concert avec l’ensemble vocal Unda Maris. Puis au cours de l’été…Un baptême et deux mariages rendront son lustre d’antan à Saint Barthélémy de Salles.
Contact : Mairie de Cadouin, 05 53 63 46 43 Où : www fondationpatrimoine-aquitaine.com
(1) Les registres recèlent des actes de fiançailles dans lesquels le curé « autorisait » le mariage.
Le retour à la vie ...l’ensemble vocal Unda Maris...mariage...
Samedi, la vieille cloche poussiéreuse en était toute esbaudie ! Voila qu’après des décennies de solitude et de silence, elle n’en finissait plus de sonner joyeusement, invitant à rejoindre l’église Saint Barthélémy (en partie restaurée) au hameau de Salles de Cadouin où avaient lieu les épousailles de Karine et Bertrand enfants du pays.
Indécent gaspillage pour les plus grincheux. Sans doute !
Chaleureuse matérialisation de la magie de noël et de l’année nouvelle pour ceux qui ont gardé une âme d’enfant. Certainement ! Mais…le mystère des maisons décorées est une simple histoire d’étoiles…
Au Buisson, il est une grotte, la « Grotte aux étoiles » qui tire son nom des innombrables concrétions cristallines qui font son originalité.
Durant le jour les petites étoiles ornent sagement la grotte de Maxange, mais, dès que Noël approche… la nuit venue… Ces sacrées coquines s'évadent subrepticement…
Joyeuses et malicieuses, elles s'en vont par millier habiller de bleu les arbres de la place, éclairer l’austère façade de l’église, draper les rues de guirlandes dorées. Où, facétieuses, s'éparpillent joyeusement de la Jacatte à Fontenille, de Cabans au Chemin de la mer pour y revêtir les maisons d'un habit de fête scintillant qui illumine et réchauffe la nuit d'hiver.
Les plus hardies s’envolent bien au delà du village…
Certaines ont descendu la vallée du Bélingou et le voyageur qui se rend de Bergerac à Sarlat les découvrira, délicatement posées sur la petite église de Calès perchée sur son rocher.
D’autres ont entrepris un pèlerinage vers Cadouin où la halle resplendit de mille feux.
Celles parties à l’assaut des collines se sont arrêtées à Paleyrac , la mairie et son sapin y
explosent en une symphonie argentée et l’église accueille les fidèles en lettres dorées
« Bonnes Fêtes »
Mais, les plus téméraires… à la grande stupéfaction des biches, cerfs, chevreuils, sangliers,
renards et autres bestioles… se sont aventurées dans la forêt de la Bessède…
Elles accompagnent le Père Noël et son traîneau au hameau de Pète Tranquille. Poursuivent
leur brillant sillage jusqu’à Bouillac où le village de la forêt se donne des airs de « Las
Vegas » et devient un lieu de promenade qui fait briller de plaisir les yeux des petits comme
des grands.
Bientôt, les fêtes seront passées.
Les petites étoiles reprendront leur sommeil hivernal dans le secret de la grotte.
Mais la chaleur déposée dans les cœurs aura semé, paix, sérénité, tolérance et courage.
De quoi affronter vaillamment les vicissitudes où recevoir les bonheurs que réservera
l’année nouvelleAux frontières des Périgords, le blanc et le vert. Dans le secret d’un village, Clermont d’Exideuil, de mystérieuses journées initiatiques ont lieu…La transmission de savoirs faire ancestraux et pas si oubliés que ça !
A l’initiative de Claude Jacquot, ancien maire, retraité de l’enseignement agricole et président des SIVAM de Dordogne, la cérémonie se déroule chez Christiane Mignot, autour de la grande cheminée du restaurant « Chez la Margot » où l’hôtesse s’applique à faire découvrir toutes les saveurs de produits traditionnels, authentiques, locaux et de saison.
Le grand maître des savoirs qui officie est Aurélie Foueytille. Vive, menue, toujours en mouvement, elle trottine ses 85 ans alertes et s’affaire, le geste précis. Ici on l’appelle Lili.
Elle a derrière elle une longue carrière de commerçante de proximité avec l’épicerie, bar où l’on trouvait absolument tout. Caverne d’Ali Baba mais aussi lieu festif jusqu’au début des années 1980. A Clermont on se souvient encore des bals au son de l’accordéon. Jean Ségurel en personne est venu y apporter son talent. Quelles belles soirées !
Aujourd’hui, il s’agit de transmettre l’art de « Ruffer » les châtaignes, fruits mythiques dont la saison s’achève.
En tout premier lieu, alors que le petit salé bouillonne gentiment dans la marmite et que son amie la mique gonfle dans l’âtre, aller ramasser les châtaignes…
En chemin nous apprenons que Clermont, en son temps, avait été un village d’importante production de choux fleurs et salsifis. Châtaigniers et châtaignes, sont en revanche devenus rares. Pourtant, Christiane et Aurélie se souviennent de leurs aïeules qui allaient vendre au marché des sachets de 500
grammes de châtaignes blanchies et en préparaient ainsi quelques dizaines de kilos chaque saison.
De retour près de la cheminée, les châtaignes, dépouillées de leur robe brune, placées dans la petite marmite ventrue, l’« Oule », recouvertes d’eau frémissante, sont mises à chauffer quelques minutes, sur un feu bien maîtrisé. Tout l’art est de faire détacher la peau sans porter à ébullition. Lili teste …
A point !
A l’aide d’une longue pince crantée, le « Ruffadou » en Périgord où « Boueïradou » en Limousin, les châtaignes sont brassées dans la marmite au gré de mouvements en ciseau des plus énergiques, jusqu'à ce que les fruits devenus bien blancs, aient perdu leur deuxième peau.
Filtrés et fignolés ils reprennent place dans l’ « Oule » sur un lit de pomme de terres baignant à demi dans l’eau et qui servent d’isolant. Là, le secret, c’est la cuisson dans la vapeur de la marmite sur un feu régulier mais modéré. Ha les bonnes châtaignes !
Les papilles mises en joie par la soupe de châtaignes, le boudin aux châtaignes, le petit salé et sa mique, le fromage de chèvre à la confiture de tomates vertes, le flan aux châtaignes nappé de chocolat chaud et la tuile aux noix réalisée par Claude Jacquot… Qu’espérer de plus que...
d’autres initiations…
Comme une machine à remonter le temps, un voyage de quelques heures chaleureusement conviviales au fil des savoirs faire (à ne surtout pas laisser dans l’oubli) et des recettes de nos grand’mères. Un pur bonheur !
Publié dans Réussir le Périgord